Quelque chose dans l’air: les étapes de la réalisation d’une image

Quelque chose dans l’air

Présenter une nouvelle photo de filé d’étoiles est aussi l’occasion de parler de la construction d’une image depuis sa conception, ses différents essais et le moment de la réalisation.
 
Le filé d’étoiles Quelque chose dans l’air est une nouvelle fois une photo urbaine, toujours dans cette démarche de faire coïncider la ville avec les étoiles. La présentation d’une image est souvent le dernier acte d’un projet bien plus long.
 
Pour cette photo, tout commence par une sortie entre amis dans Paris entre chien et loup. Sur le chemin de notre lieu de rendez-vous, nous passons par hasard devant la passerelle Marcelle Henry dans le 17ème arrondissement de la capitale. C’est là que la projection d’idées se met en marche via le filtre de la photographie.
Cette passerelle est tout de suite marquante par ses lignes en vague et son potentiel extrêmement graphique. Elle a immédiatement ce quelque chose qui m’interpelle pour faire une photo de nuit dans un paysage urbain. Je remarque alors l’enseigne lumineuse dans le fond du paysage « Quelque chose dans l’air ». Si en plus d’être visuellement riche, le cadre nous offre ce genre de petit cadeau, la passerelle devient vraiment un projet photo captivant.
Au moment de cette découverte urbaine, nous sommes alors quelques minutes après le couché du soleil, le ciel nous offre une magnifique palette de couleurs crépusculaires. Je sors l’appareil photo de mon téléphone portable (de piètre qualité…) pour faire une image de l’instant, histoire de pouvoir la revoir plus tard et commencer le travail de construction et d’imagination d’un filé d’étoiles dans Paris (voir photo).
 
Quelques jours plus tard, la météo annonce une petite fenêtre de ciel. C’est l’occasion de faire un premier test (voir photo). J’ai alors pas mal de questions en tête. A quel point les néons de la passerelle sont lumineux, peut-on photographier correctement l’enseigne Quelque chose dans l’air quand elle est allumée, la présence des étoiles va-t-elle venir renforcer le potentiel de la scène, de quelle manière va réagir mon capteur avec la lumière de la ville ? Je tente un petit filé d’une heure avec quelques réglages sur mon appareil de façon à y voir un peu plus clair et de mieux comprendre l’environnement lumineux qui m’entoure.
 
Heureusement que ce n’était qu’un test car la météo fut assez mauvaise, les nuages ne laissant passer que la lumière des astres les plus lumineux. Mais une fois rapidement traité, cet essai me permet de comprendre pas mal de choses: je sais maintenant quel sont les futurs exifs de la photo, je suis satisfait du cadre, je sais que je vais utiliser un objectif de 35mm pour que l’enseigne soit lisible et j’ai éprouvé l’ambiance du lieu. Il ne manque plus qu’une nuit de beau temps.
 
Quelques semaines plus tard, les conditions semblent parfaites pour passer à l’étape finale. Le ciel est dégagé et la lune est présente dans le ciel. Elle est un élément extrêmement important quand je réalise une photo de paysage nocturne. Elle nappe le ciel de sa lumière donnant un ton bleuté à la scène. Je travail quasiment tout le temps avec elle.
Une fois l’appareil photo en place, le cadre installé, je commence par faire les photos des personnages. Je me place dans le champs de l’APN pour quelques photos que je vérifie. Puis je demande gentiment aux deux personnes buvant un apéro dans le fond si elle peuvent ne pas bouger le temps de deux ou trois photos. Sans trop comprendre, elles acceptent en se marrant. La photo de ville vous permet facilement de trouver des figurants, car les passages sont nombreux dans votre image (voir photo).
 

Une fois que ces étapes sont terminées, il ne reste plus que la longue prise de vue pour réaliser le filé d’étoiles. Il est alors 19h30 et je vais rester jusqu’à 1h30 du matin. C’est là que commence la véritable aventure: l’expérience du temps long, des astres qui défilent dans le ciel, l’ambiance de la nuit en ville avec le passage permanent de ses noctambules, parfois un peu d’ennui, le temps pour réfléchir, le temps pour ne penser à rien, des conversations avec des gens intrigués, le bruit rassurant de l’appareil photo qui se déclenche toutes les 20 secondes.

Petit à petit, au fil des minutes, la constellation d’Orion s’invite dans le cadre avec ses étoiles lumineuses. On note sur l’image finale le passage de la rougeoyante Bételgeuse et l’apparition en toute fin de nuit de Sirius du Grand Chien plongeant entre les immeubles du fond.

Après une courte nuit de sommeil, commence enfin le travail de traitement des images. J’ai au final 930 photos à extraire de ma carte mémoire pour réaliser le filé d’étoiles. Une fois toutes les photos empilées, le résultat est plus que chaotique. Si le ciel est lui plutôt fidèle à l’idée que je me faisais du résultat, c’est la passerelle qui va demander beaucoup de travail de nettoyage (voir photo). Pendant les six heures de prises de vue, il y a eu énormément de passage. Ce que l’on voit principalement dans la photo brute après empilement, ce sont les lumières des vélos et trottinettes filants dans le cadre. C’est aussi ça le photo en ville, on est rarement seul.

Le travail autour de Quelque chose dans l’air se termine donc par un gros nettoyage du cadre: les phares, les avions dans le ciel, la lumières des téléphones portables… Il faut ensuite insérer les différents figurants sur la photographie et faire un travail de colorimétrie pour terminer le travail. Cela me pendre environ une journée et pas mal de café sachant que je ne suis pas le plus rapide pour cette tâche. J’aime prendre mon temps et avoir le maximum de plaisir à faire cela.

La photo est maintenant terminée (voir photo), il ne reste plus qu’à se concentrer sur le prochain projet et le préparer.

Vous trouverez en dessous de cet article les différentes étapes en photos avec la découverte de la passerelle au crépuscule, un premier test d’une heure sous les nuages, une ambiance nocturne de la prise de vue avec ses nombreux passages, le filé d’étoiles brut avant le nettoyage et la photo finale. Vous pouvez aussi retrouver la photo dans la galerie Ville étoilée du site.

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