Une nuit de fer sur la petite ceinture de Paris

Une nuit de fer sur la petite ceinture de Paris

Le 3 avril dernier j’ai enfin réalisé un projet photo de filé d’étoiles dont j’avais fait les repérages en octobre.

Tout autour de Paris se trouve la petite ceinture ferroviaire. C’est un chemin ferré de 32 kilomètres à double voie datant de 1852 et qui encercle la capitale à l’intérieur des boulevards des Maréchaux. Pendant l’exposition universelle de 1900, elle atteignit son apogée de fréquentation avec 38 millions d’utilisateurs. Puis les trains de la ligne furent de moins en moins utilisés par les citadins au profit du métropolitain et des nouvelles lignes de bus. La ceinture fut utilisée par les parisiens jusqu’en 1934, date de sa fermeture.

Il est aujourd’hui possible de se promener sur une toute petite partie des 32 kilomètres de la petite ceinture de Paris. Ce qui est d’ailleurs une balade extrêmement agréable. Mais le reste des voies sont interdites au public. Il est pourtant assez facile d’y accéder en grimpant ici et là et en escaladant deux ou trois grilles.

Un fois dessus, vous allez être pris dans un décor très absorbant. Au milieu des restes de voies ferrés, de graphes, des viaducs, des ponts et tunnels, vous allez vous plonger dans un Paris post apocalyptique. Une ambiance incroyable!

La genèse de cette photo prend racine lors d’une soirée dans un appartement sur les bords du canal de l’Ourq dans le nord-est de Paris. Au programme des festivité, beaucoup de plaisir mais surtout une vue plongeante vers cet édifice au-dessus du canal. Depuis la fenêtre j’y vois des personnes prenant l’apéro sur le pont. Il y a donc un accès quelque part.

J’y retourne plusieurs jours après pour visiter le lieu de nuit, histoire de voir si le pont est intéressant en photo. Les voies ferrées et la structure en métal nous offrent un cadre assez fou. Tout est ligne et point de fuite dans l’image. J’imagine alors la photo finale à l’aide de ces repérages et comme toujours structure ma pensée via un croquis.

J’opte alors pour un objectif de 14mm pour être le plus possible sous le pont et intégrer sa structure jusqu’en haut de l’image. Le lieu de nuit est assez lumineux car sur la droite se trouve un passage éclairé par des réverbères. Je vais donc positionner l’appareil à l’ombre d’un des pylônes du pont.

C’est lors de la troisième tentative que je suis satisfait de l’image. Une première en octobre avec un cadre dont je ne suis pas extrêmement content (le 14mm ne pardonne pas quand il s’agit de composer avec des lignes), une autre en novembre avec des nuages qui n’étaient pas prévus et la finale en avril.

Comme c’est un photo de filé vers le nord, il est important de faire un temps de prise de vue long. Le nord la partie du ciel qui, d’apparence, se déplace le moins vite. Je suis resté sur place un peu plus de cinq heures, de 22h à 3h30 du matin. Et ce fut particulièrement long… J’y ai rencontré qu’une seule personne tout au long des cinq heures. Discuter photo avec elle fait alors du bien. Mais finalement c’est aussi cette expérience solitaire qui me plait dans les photos de filé d’étoiles.

Je me retrouve avec environ 600 photos sur ma carte mémoire une fois les batteries de mon APN vidées. Le traitement fut assez simple avec les différents logiciels (StarMax, Lightroom et Photoshop). Le plus long fut de trouver et effacer les lignes des avions sur une vingtaine de photos. J’ai fait bien pire sur d’autres photos de paysage de nuit. Une fois le filé traité, j’insère le personnage et une photo avec un focus sur les rails au tout premier plan. J’avais envie qu’il soit très net pour pouvoir profiter au maximum de la matière du bois.

J’espère que cette photo vous permettra de découvrir un autre visage de Paris. Je suis toujours aussi captivé par la richesse des lieux et des ambiances que nous offre la Ville Lumière.

Vous pouvez retrouver cette photo dans la galerie Ville étoilée du site.

Nuit de fer / Fluctuat nec mergitur

 

 

 

 

 
 
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